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Le cinquième concours
Pour la cinquième fois, les Appaméennes
du livre ont organisé un concours d'orthographe dans le cadre
du salon du livre de Pamiers. Ce concours gratuit et ouvert à
tous a eu lieu le samedi 1er juin à 14 h 30 à
la médiathèque. C'est un extrait adapté d'un
roman policier de Fred
Vargas qui a été proposé aussi bien
aux juniors qu'aux seniors.
23 personnes ont participé au concours.
Les lauréats ont gagné des ouvrages
dédicacés.
Le palmarès
- 1er prix : Dominique Vicaire, d'Unzent (déjà
primée)
- 2e prix : Catherine Moreno
- 3e prix : Lydie Aubert
Seize élèves de l'école
Sainte-Thérèse de Saverdun ont participé à
ce concours.
C'est Albane Helluy qui a rendu le meilleur
texte.
Le CDI (centre de documentation et d'information)
de leur collège recevra un lot de livres grâce à
Albane et à ses camarades : Vincent Ballandi, Diane Chebeneau,
Sami Cheurfy, Domitille Crété, Maylis Crété,
Maximilien Destouches, Jérémie Guitard, Solène
Helluy, Margot Léoton, Esther Poinsignon, Héléna
Puet, Cassandre Rhetière, Marguerite-Marie Riberon, Baudoin
de Vivies, Sixtine de Vivies. |
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La dictée
Cela faisait sept années que Joss avait
embrassé la profession décatie de « crieur ».
Autour de la gare Montparnasse, il drainait les habitués
des marchés, les résidents, il captait les employés
des bureaux mêlés aux assidus discrets de la rue de
la Gaîté. De petits groupes compacts se massaient autour
de lui pour entendre la criée des nouvelles, trois fois par
jour, Il récoltait dans son urne une quantité de messages
considérable, chacun sous enveloppe cachetée et lestée
d'une pièce de cinq francs. Cinq francs pour pouvoir entendre
sa pensée, son annonce, sa quête lancée dans
le vent de Paris, ce n'était pas si cher payé !
Dans le fond de l'urne, il y avait du dicible
et du pas dicible. Le dicible s'écoulait naturellement, rattaché
aux rubriques des Rencontres espérées et Amours perdues
et du classique triptyque : Vente, Achat, Recherche. Mais le crieur
avait surtout découvert le volume insoupçonné
de l'indicible. [...] Ces paroles outrancières ou indigentes
étalent acculées à une existence de recluses,
enfoncées dans la bourre, vivant dans l'ombre, le doute et
le silence. Des mots accumulés qui se montaient les uns sur
les autres, s'aigrissant à mesure que s'écoulait leur
existence de taupe, assistant, rageurs, à l'exaspérant
va-et-vient des paroles fluides et autorisées. Il n'était
pas un matin sans que Joss ne puisât de l'indicible au fond
de sa boîte, harangues, injures, désespoirs, calomnies,
dénonciations, menaces, folies. Puis il triait, il se donnait
le droit d'exclure ce qui ne passait pas : la censure qu'il exerçait
n'était pas grandeur d'âme mais simple réflexe
de survie.
D'après Fred
Vargas. |